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Lot 43AR

Nikos Hadjikyriakos-Ghika
(Greek, 1906-1994)
École de danse

24 November 2021, 14:00 CET
Paris, Rue de la Paix

Sold for €87,812.50 inc. premium

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Nikos Hadjikyriakos-Ghika (Greek, 1906-1994)

École de danse
signé et daté 'Ghika/ 65' (en base à droite)
huile sur toile
65 x 91.5cm (25 9/16 x 36in).
Peint en 1965.

signed and dated (lower right)
oil on canvas

Footnotes

Provenance
D. Pierides collection, Athens.
Private collection, Athens.

Exposé
Athens, Benaki Museum, N. Hadjikyriakos-Ghika, the Apollonian - the Dionysian, November 22, 2006 - January 15, 2007, no. 272 (illustrated in the exhibition catalogue, p. 164).

Littérature
Demetris Z. Pierides Collection of Contemporary Greek Painting and Engraving, Athens 1982, no. 63 (listed and illustrated).
Tachydromos magazine, no. 1501, February 17, 1983, p. 48 (illustrated).
K.C. Valkana, Nikos Hadjikyriakos-Ghika, his Painting Oeuvre, Benaki Museum, Athens 2011, p. 209 (discussed and illustrated).

In one of the most insightful essays ever written on Ghika, poet Kimon Friar elaborated on the idea of the artist as composer, discussing his paintings in terms of music and rhythm: "The works of Ghika are composed: that is, they contain the elements of both composition and composure. They are a designer's compositions in line, colour and space; they are the work of a musical composer; and their final resolution is a composure which the classical artist imposes on the recalcitrant materials of life to create a cosmos for which we all long and dream but which only the artist may invoke."1

These perceptive remarks written in 1946 perfectly apply to École de danse, a pictorially complex exploration of youthful energy painted almost twenty years later. Indeed, rhythm, musical effect, composure, sense of space and proportion, Dionysian movement and Apollonian order all come together in a well thought out, tightly designed and dynamically balanced composition, where spirit is transformed into rhythm and vice versa. As noted by D. Iliopoulou-Rogan who curated the artist's 2006 major retrospective in the Benaki Museum, Athens, "this spirit-rhythm duality is not disassociated from flesh and bodily pleasures, as his works call upon both the senses and the intellect."2 This is indicated by the presence of marble sculpture alluding to lofty humanistic aims, and by the choice of subject for the easel painting in the centre which refers to more mundane interests. "The whole point is to find the balance," Ghika once told the art critic Dora Vallier. For him proportion was the fundamental condition for a work of art.3

Reflecting the artist's long involvement with the design of sets and costumes for Rallou Manou's legendary 'Hellenic Choreodrama' dance group4 and echoing many of Degas's complex multi-figure paintings of ballerinas set in rehearsal studios practicing their steps, Ghika's young dancers inhabit the large space haphazardly, creating casual patterns of movement and gesture that would never be seen on stage (compare E. Degas, Ballet dancers, c. 1890-1900, National Gallery, London).

Moreover, demonstrating Ghika's extremely broad and varied range of artistic concerns, this exquisite canvas features a host of references to the history of art ranging from Hellenistic and Byzantine conventions to cubist experimentations and surrealism's poetic metaphors and subversively irrational visions. The sculptural figure on the right echoes André Masson's famous Gradiva, while the enigmatic dancer on the left, captured simultaneously as stone and flesh, alludes to mythical Galatea, the statue that came to life and became a surrealist muse (compare Salvador Dali, Galatea of the Spheres, 1952). This compelling duality reflects Ghika's two-sided nature: "the one, the methodical man restrained by reason, the other, the man whom the senses restore to the centre of human life. We would be wrong to imagine that either one is struggling to dominate the other. Rather, they unite his strengths in a spirit of collaboration, not rivalry, to achieve a victory that belongs equally to both of them."5

1 K. Friar, "Ghika as Composer," in Paintings by Hadjikyriakos-Ghika, exhibition catalogue, British Council, Athens 1946.
2 D. Iliopoulou-Rogan, N. Hadjikyriakos-Ghika, the Apollonian-the Dionysian, exhibition catalogue, Benaki Museum, Athens 2006, p. 60.
3 D. Vallier, "Portrait of the artist", Art News and Review, no. 157, February 1955.
4 See Iliopoulou-Rogan, Parallels, N. Hadjikyriakos-Ghika [in Greek], Polyplano editions, Athens 1980, p. 41.
5 C. Zervos, article from Cahiers d'Art, December 1952.


Dans l'un des essais les plus pénétrants jamais écrits sur Ghika, le poète Kimon Friar développe l'idée que l'artiste est un compositeur, et décrit ses peintures en termes de musique et de rythme : « Les œuvres de Ghika sont composées ; autrement dit, elles contiennent les éléments à la fois de la composition et de la maîtrise. Ce sont des compositions dans leur ligne, leurs couleurs et leur espace ; elles sont l'œuvre d'un compositeur de musique ; et leur réalisation finale témoigne de la maîtrise que l'artiste classique impose aux matériaux récalcitrants de la vie, afin de créer un cosmos dont nous rêvons tous depuis longtemps mais que seul l'artiste peut invoquer.

Ces remarques très pertinentes, écrites en 1946, s'appliquent parfaitement à l'École de danse, qui est une exploration picturale complexe de l'énergie juvénile, peintes près de vingt ans plus tard. En effet, le rythme, l'effet musical, la composition, le sens de l'espace et de la proportion, le mouvement dionysiaque et l'ordre apollonien, tout concourt à une œuvre très bien pensée, dessinée d'un trait ferme et équilibrée sur le plan dynamique, où l'esprit est transformé en rythme et vice versa. Comme l'a noté D. Iliopoulou-Rogan, curateur de la grande rétrospective consacrée à l'artiste en 2006 au Musée Benaki à Athènes, cette dualité esprit-rythme n'est pas dissociée des plaisirs de la chair et du corps, étant donné que ses œuvres font appel à la fois aux sens et à l'intellect. Il suffit, pour s'en convaincre, de citer la présence de la sculpture de marbre qui évoque des aspirations humanistes élevées, ainsi que le choix du sujet sur le chevalet qui figure au centre, qui évoque des intérêts plus banals. Le tout est de trouver l'équilibre, comme Ghika l'a dit un jour à la critique d'art Dora Vallier. Pour lui, la proportion était la condition fondamentale de toute œuvre d'art.

L'artiste a longtemps créé des décors et des costumes pour le groupe de danse légendaire de Rallou Manou "Hellenic Choreodrama" ; cette expérience se retrouve dans l'École de danse, qui fait également écho à beaucoup d'œuvres de Degas, qui représentent des ballerines s'exerçant dans des studios de répétition. Les jeunes danseurs de Ghika habitent le vaste espace au hasard, créant des chorégraphies aléatoires et des gestes que l'on ne verrait jamais sur scène (comparer avec E. Degas, Danseuses de ballet, vers 1890-1900, National Gallery, Londres).

En outre, cette toile exquise atteste de l'éventail extrêmement large et varié des préoccupations artistiques de Ghika, et fait de nombreuses références à l'histoire de l'art, depuis les conventions hellénistiques et byzantines jusqu'aux expérimentations cubistes, aux métaphores poétiques surréalistes et aux visions irrationnelles subversives. La figure sculpturale sur la droite fait écho à la célèbre Gradiva d'André Masson, tandis que le danseur énigmatique sur la gauche, à la fois pierre et chair, fait allusion à la mythique Galatée, la statue qui a pris vie et est devenue une muse surréaliste (comparer avec Salvador Dali, Galatea des Sphères, 1952). Cette dualité irrésistible reflète la nature duale de Ghika : d'un côté, l'homme méthodique contraint par la raison, et de l'autre l'homme dont les sens le replacent au centre de la vie humaine. Nous aurions tort d'imaginer que l'un lutte pour dominer l'autre. Les deux unissent plutôt leurs forces dans un esprit de collaboration, et non de rivalité, afin d'atteindre une victoire qui appartient autant à l'un qu'à l'autre.

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